Du Mercredi 11 septembre 2024 au Jeudi 26 septembre 2024
Culture
Le Carré
Artiste photographe originaire de Pékin, Fan Li s’est installé à Paris en 2004. Son parcours artistique est marqué par une recherche continue d’innovation, évoluant de la photographie conventionnelle vers une approche impressionniste. Après une exposition très réussie au Carré en 2022 et deux années d’accumulation, Fan Li vous invite à découvrir ses nouveautés dans le monde impressionniste.
Interview de l'artiste
Comment en es-tu arrivé là ?
Tu veux savoir comment je suis arrivé en France ? Si tu m'avais posé cette question il y a cinq ans, je t'aurais répondu que c'était par hasard. Je n'avais jamais quitté Pékin, où je suis né, jusqu'à l'âge de 20 ans. J'avais envie de découvrir le monde. Une petite voix dans ma tête murmurait : États-Unis, Allemagne, France... Oui, la France. Mais si tu me poses la question aujourd'hui, je pense que ce n'était peut-être pas par hasard. C'était mon destin de réaliser la photographie impressionniste là où l'impressionnisme est né, en France.
Quel est ton parcours ?
J'ai appris la photographie dès mon enfance avec mon père, qui est photographe journaliste. Je suis arrivé en France en 2004. Tout était nouveau pour moi, et bien sûr, j'ai photographié ce que je découvrais autour de moi. En me nourrissant des musées et des expositions, je me suis posé la question, face à un arbre dans le parc de Saint-Cloud en 2017 : peut-on faire une photo comme on peint un tableau ? Un an plus tard, j'ai créé ma propre technique et style : la photographie impressionniste.
Que cherches-tu à exprimer dans tes créations ?
Je cherche à exprimer des impressions réelles et des imaginations. On ne peut pas admirer la nature pixel par pixel ni se souvenir d'une forêt feuille par feuille. Mais on ressent l'environnement. On sait très bien quand des rayons de soleil printaniers nous touchent, ou quand on est entouré par les couleurs variées d'un champ de fleurs. On ressent aussi la joie et la détente devant une mer calme et transparente. Ce sont nos souvenirs réels et clairs, tandis que les détails sont flous. Les imaginations vont encore plus loin. On peut penser à un tableau, à un morceau de musique, ou à un instant personnel.
Quels sont tes inspirations ?
Les tableaux impressionnistes, bien sûr. Ouvrir un livre sur Monet ou Pissarro, ou entrer au musée d'Orsay, … sont toujours des sources d'inspiration.
Comment vois-tu la vie d'artiste ? Qu'est-ce que cela représente pour toi ?
Je ne ressens pas une grande différence entre être artiste et ne pas l'être. Je me lève aussi à 6h50 pour préparer des œufs et du lait pour mes enfants. J'explique aussi les fractions à ma fille et construis des vaisseaux spatiaux en Lego avec mon fils… Si je dois mentionner une différence, c'est que quand je vois une lumière idéale pour moi, un ciel ensoleillé avec des nuages, je peux immédiatement prendre ma voiture et, deux heures plus tard, me retrouver devant les voiles à Honfleur.
Quelle est ton actualité ?
En participant à des salons comme Les 111 des Arts Paris et Art Inédit de Poissy, je souhaite créer une nouvelle série. J'ai toujours dit que l'appareil photo est mon pinceau, avec lequel je dessine le monde. Mais je n'ai jamais photographié la Chine, mon pays, avec mon style actuel. J'aimerais beaucoup voir ce que cela donnerait. C'est quelque chose que ni les maîtres de la peinture, ni les maîtres de l'encre chinoise n'ont pu faire. Mon voyage en Chine est prévu très prochainement.