Saint-Clodoald : la restauration se poursuit

Cadre de vie 09/01/2025

Un vestige bien vivant

L’église Saint-Clodoald est une survivante. Elle a été construite entre 1861 et 1863 par Pierre Isidore Benezech, sous la direction de l’architecte Jean-François Delarue, à la place de l’église néoclassique de Marie-Antoinette, qu’un incendie avait détruite. Largement financée par Napoléon III, l’église a été bénie en mai 1863. Cet émouvant vestige du Second Empire finissant a résisté, avec quelques très rares maisons, aux ravages prussiens de la guerre de 1870-1871 : « Saint-Cloud, avec ses maisons sans toits et la blancheur morte de ses décombres, ressemblait à un grand cimetière dominé par sa chapelle funèbre. L’église, épargnée seule, veillait sur ce cadavre de ville », s’émeut Théophile Gautier dans ses Tableaux de siège : Paris 1870-1871.

L’emblème de la skyline clodoaldienne !

Ce fleuron du patrimoine bâti clodoaldien, où coexistent notamment les styles néo-roman et néo-gothique, a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1995. Depuis 160 ans, Saint-Clodoald dresse sa haute silhouette à flanc de colline, et la croix plantée à la pointe de son clocher surplombe la ville du haut de ses 60 mètres. Visible de loin, elle est la cime de la silhouette de Saint-Cloud vue du pont ou de Boulogne, si souvent représentée par les peintres ou sur les cartes postales de la Belle Époque, qu’elle permet à elle seule d’identifier notre ville au premier coup d’oeil. 

En 2019-2020, les décors du choeur, peints entre 1868 et 1875 par Jules- Alexandre Duval Le Camus, peintre d’histoire, et Alexandre-Dominique Denuelle pour les motifs ornementaux, ont bénéficié d’une restauration intégrale. Ce décor monumental illustre les grands moments de la vie de saint Clodoald : Saint Cloud ordonné prêtre, Saint Cloud construit son monastère, Saint Cloud guérit les malades, L’Apothéose de saint Cloud et La Translation des reliques, que les fidèles et les visiteurs ont ainsi redécouverts dans toute la fraîcheur de leurs couleurs d’origine. Pour éviter toute nouvelle dégradation due à des infiltrations d’eau, le toit du choeur a été entièrement révisé à la même période. 

Une révision en profondeur

Aujourd’hui, il est nécessaire d’étendre ces soins à l’ensemble de la charpente et de la toiture. Un architecte du patrimoine a procédé à un diagnostic complet de l’église : charpente et couvertures doivent être intégralement révisées, et à l’occasion de ce chantier, il faudra prévoir l’assainissement des galeries hautes, la réfection de leurs plafonds, et la pose de portes coupe-feu. 

Un chantier nécessaire pour que Saint-Clodoald traverse vaillamment le XXIe siècle ! D’un coût total de 3 M€, les travaux sont financés en partie par la Ville et surtout grâce au soutien du Département des Hautsde-Seine (1,14 M€), de la Région Île-de-France (300 000 €), de l’État via la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL : 315 000 €) et de la Direction régionale des affaires cultuelles (288 000 €).

EN PRATIQUE
Le montage des échafaudages est en cours : après le flanc droit en décembre, il se poursuivra en janvier côté place de l’Église. Quelques places de stationnement seront temporairement occupées en fonction des besoins.
Les travaux proprement dits se feront en deux phases : de janvier à août 2025, ce seront la charpente, la couverture, les plafonds et le beffroi qui seront l’objet de toutes les attentions.
L’église restera ouverte durant cette première phase de travaux, mais certains offices pourront être célébrés dans une des autres églises de la ville sur décision de la paroisse.
Dans un second temps, de septembre 2025 à l’été 2026, ce sera au tour des vitraux, de la couverture du clocher et des
locaux annexes, notamment le dôme de la salle du catéchisme, d’être restaurés.

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